UNIVERSITÉ DE PROVENCE
Année universitaire 1999-2000 LEA 230 SCIENCES ECONOMIQUES Enseignants : Antoine CAZORLA, Jean-Pierre GUIDONI EXAMEN DE JANVIER 2000


  1. DÉFINITIONS (2 points) : Précisez le sens des termes suivants
  2. QUESTIONS DE COURS (4 points) : La capitalisation, une solution aux problèmes de financement des retraites ?
  3. QUESTIONS DE COURS (4 points) : La politique budgétaire est-elle efficace ?
  4. QUESTION DE SYNTHÈSE (10 points) : L'État doit-il produire des biens et des services ?
Document 1 : Introduite par Pigou en 1920, l'expression " économie du bien-être " désigne une nouvelle branche de la théorie néo-classique qui étudie les différents états de l'économie sous l'angle du bien-être social. Cette notion ne se laisse pas définir aisément : les satisfactions d'individus différents étant réputées incommensurables, on ne peut, comme le faisait Bentham au début du XIXe siècle, dire que le bonheur de la société est la somme des bonheurs individuels. Au moins peut-on affirmer que la société ne se trouve manifestement pas dans une situation de bien-être maximal tant qu'une réallocation des ressources existantes permet d'accroître la satisfaction de certains de ses membres sans nuire à d'autres (...) Aussi la théorie du bienêtre cherche-t-elle d'abord à assurer les moyens d'un fonctionnement efficace de l'économie. ( ... ) On montre notamment que concurrence et efficacité ne coïncident pas s'il existe des biens collectifs, c'est-à-dire des produits dont la consommation est indivisible (éclairage public...), ou des effets externes, c'est-à-dire des modifications de la satisfaction de certains agents causées par l'action d'autres agents mais non compensées par le marché (pollution...). Ce constat appelle une action correctrice de l'État, étudiée par Pigou (L'économie du bien-être, 1920), puis Samuelson ... Jean BONCOEUR, Hervé THOUÉMENT Histoire des idées économiques (Tome 2. De Walras aux contemporains) Ed. Nathan, Collection CIRCA, 1992, pp. 199 et 201 Document 2 : Selon l'école du public choice, tout vote n'est fait - pour celui qui l'émet - que dans la perspective d'obtenir un gain, les partis politiques n'ayant quant à eux d'autre motif que d'obtenir le maximum de votes. De même,les politiciens n'ont pour but que de tirer le maximum d'avantages personnels de l'exercice du pouvoir; pour y parvenir, ils doivent gagner les voix des électeurs, en leur faisant des promesses de tout ordre - ce qui nécessite la mise en oeuvre de stratégies plus ou moins complexes (il faut plus ou moins leurrer les électeurs sans perdre leurs voix). En fait, les théoriciens du public choice reprennent à leur compte la thèse - très prisée aussi par les Monétaristes - d'un cycle politique à la veille d'élections importantes, le gouvernement prend des mesures démagogiques afin de gagner des voix notamment en augmentant ses dépenses et en manipulant la masse monétaire, ce qui peut provoquer des effets «favorables» (par exemple, une baisse du chômage) à court terme, mais défavorables si l'un se situe dans une perspective plus longue. Cette façon de voir est nettement différente de celle de l'économie du BIENÊTRE, où il est implicitement supposé qu'il existe une entité bénévole (État ou commissaire-priseur) qui cherche à mettre en oeuvre des affectations des ressources optimales, au sens de PARETO. C'est le caractère bénévole d'une telle entité que critiquent les théoriciens du public choice, qui prétendent ainsi être « néo-classiques jusqu'au bout » en appliquant sans réserve et à tous les domaines de la vie sociale les principes de L'INDIVIDUALISME MéTHODOLOGIQUE. Bernard GUERRIEN Dictionnaire d'analyse économique Ed. La Découverte, 1996, p.403